Depuis 1957, toutes les conférences sont enregistrées. À ce jour, le fonds d’archives sonores du Club 44 comporte 250 bandes magnétiques et 1’690 cassettes audio auxquelles se sont ajoutés les enregistrements numériques depuis 2005. Les conférences ont été sauvegardées par la création de copies numériques, ceci grâce au soutien financier de Memoriav, association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse. Jusqu’à présent, ce fonds n’était accessible que sur rendez-vous au Département audiovisuel (DAV) de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds.
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Baudelaire ou la naissance d’une nouvelle expression poétique
Claude Pichois
Baudelaire ou la naissance d’une nouvelle expression poétique
Claude Pichois
M. Claude Pichois (CP), agrégé et professeur de littérature française à l’Université de Bâle. Il est en 1969 parmi les très grands baudelairiens. Il a une grande connaissance de l’oeuvre et de la pensée du poète. Le génie mystérieux et irremplaçable de Baudelaire est difficilement explicable. Sa poésie nouvelle, ses points d’applications et son insertion dans l’histoire sont le sujet de CP pour cet exposé. Les années 1820-1843 représentent la jeunesse de Baudelaire. Un Baudelaire qui se forge déjà très jeune ses idées et convictions. C’est la fin de la période Romantique française, qui a connu des auteurs tels que Lamartine, Victor Hugo. Baudelaire les admire, mais il n’est pas comblé, il veut une littérature neuve. C’est une cause qui sera présente durant toute sa vie, cette volonté, presque nécessité de trouver du nouveau. C’est pour cette raison, qu’il prend le thème du mal, encore inexploré dans la poésie. CP montre l’influence que la réflexion, le besoin toujours présent de travailler en profondeur ses poèmes, mais également la ville de Paris ont eu sur les pensées de Baudelaire et par conséquent sur ses poèmes. Son oeuvre a une place dominante dans l’évolution de la poésie française Baudelaire finit sa brillante carrière de poète en créant un nouveau genre poétique, les poèmes en prose.
Professeur de littérature, critique spécialiste de Baudelaire (1966)
André Malraux, des Brigades internationales au Ministère de la Culture
Claude Pichois
André Malraux, des Brigades internationales au Ministère de la Culture
Claude Pichois
M. Claude Pichois (CP), agrégé, professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Bâle, décrit dans cette conférence l’itinéraire du parcours d’André Malraux à travers les grandes oeuvres littéraires telle que "L’Espoir". André Malraux, militant antifasciste, combat en 1936-37 aux côtés des Républicains espagnols et son engagement le conduit à écrire son roman "l’Espoir". La leçon de "L’Espoir" est de montrer le déchirement d’un homme qui admire la force et l’efficacité du communisme tout en ne pouvant se résoudre à négliger la liberté et la fraternité. Malraux servit la République espagnole par la propagande. En effet, "L’Espoir", publié en décembre 1937, est un livre de circonstance qui cherche à émouvoir la France en faveur des Républicains. C’est un témoignage direct de ce qu’a vécut Malraux. CP poursuit en expliquant l’origine du titre de ce roman. Celui-ci vient de la victoire à Guadalajara de l’armée populaire sur les blindés italiens fascistes, qui a permit de garder espoir quant à la victoire sur les Franquistes. CP s’arrête sur les événements mêmes qui font la trame de "l’Espoir". Ce roman est une fresque véridique des premiers mois de la guerre civile. Pour Malraux, l’opinion la plus répandue est que tout grand roman est une transcription de la réalité, mais pourtant selon lui jamais un grand romancier n’a crée un personnage identique à une réalité quelconque. Il en arrive à la conclusion que le roman relève d’une irréalité fondamentale. Selon CP, avec Malraux on revient aux origines vivantes et vivifiantes du roman, au poème épique. Cette origine épique est particulièrement visible dans "l’Espoir". Il est épique par son caractère national, guerrier et grandiose. Pour CP "l’Espoir" se range parmi les grandes épopées françaises à côté d’oeuvres comme "Germinal". CP poursuit en analysant "l’Espoir" sur le plan de la poésie. Ce roman est un poème, au sens strict, par l’importance qu’on les images suggestives qui s’imposent à l’auteur et qui par l’auteur s’imposent à nous. Il s’impose également comme un poème par le rythme haletant, saccadé, que lui donne Malraux. Un rythme personnel qui s’accorde au rythme de l’Histoire. CP conclue en déclarant que "l’Espoir" c’est surtout l’espoir d’une dignité retrouvée à l’intérieur de l’Espagne dans la fraternité. L’espoir que l’organisation de la paix ne troublera pas la fraternité cimentée par le sang versé sur les champs de bataille.