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Jenny Humbert-Droz; femme d’un siècle
Monique Laederach • Marc Perrenoud • Yvette Théraulaz • Georges Haldas • Denis Muller • Jean Hofner
Jenny Humbert-Droz; femme d’un siècle
Monique Laederach • Marc Perrenoud • Yvette Théraulaz • Georges Haldas • Denis Muller • Jean Hofner
Table ronde organisée à l’occasion de la présentation au Théâtre Populaire Romande de la pièce "Jenny Tout Court", sur la vie de Jenny Humbert-Droz, mise en scène par Michel Beretti. - Introduction et présentation des intervenants par Jean-Patrice Hofner. - Yvette Théraulaz, interprète de Jenny Humbert-Droz dans la pièce, explique qu’elle est à l’origine de ce projet, à savoir raconter l’histoire d’un siècle à travers un destin individuel. - le scénario de Michel Berettirepose essentiellement sur les mémoires de Jules Humbert-Droz. Il remarque que jusqu’au dernier jour, la colère de Jenny est restée vivace ; c’était une colère constructive, car elle était, comme disait Saint Thomas d’Aquin, « moteur de l’action ». - Monique Laederach, poétesse, qui, comme Jenny, était fille de pasteur, a connu cette dernière en entrant au Parti Socialiste. Elle explique que là où Jenny a marqué une rupture nette avec son éducation chrétienne, c’est que chez les chrétiens, la société meilleure est promise pour l’au-delà, après le jugement dernier, alors que le communisme, au contraire, souhaite un monde meilleur ici (cf. l’expression des « lendemains qui chantent »). Cette révolte contre les traditions familiales, Jenny l’a exprimée la première fois en épousant Jules, c’est-à-dire en se mariant par libre choix et contre la volonté de ses parents. - Denis Müller, pasteur et professeur d’éthique, évoque le mémoire de licence de théologie de Jules Humbert-Droz en 1914, qui donne les premières pistes de son engagement. On y trouve un exposé des rapports entre l’institution du mariage et les doctrines capitalistes et socialistes, un éloge de l’amour libre, ainsi que des positions antimilitaristes et féministes. - Marc Perrenoud, historien, fait remarquer que la critique du capitalisme énoncée par Jenny a évolué avec le temps, et qu’il y a quelques années encore, elle l’avait ajustée aux conditions actuelles du néo-libéralisme. Le dégoût de la guerre a été une autre constante parmi ses opinions ; à la fin de sa vie, elle a d’ailleurs soutenu la création du Groupe pour une Suisse sans Armée (GssA). La Première guerre mondiale a été déterminante dans la formation chez elle d’une opinion antimilitariste, et une grande part du prestige des bolchevistes parmi les ennemis de l’impérialisme dans le monde tient au fait qu’ils s’étaient retiré du conflit au nom de refus de la guerre entre les peuples. Les influences du pasteur Paul Pettavel et du christianisme social ont également joué un grand rôle dans la parcours intellectuel de Jenny. - L’écrivain Georges Haldas s’arrête sur la notion d’engagement. Ce dernier est selon lui plus déterminé par le vécu que par une réflexion rationnelle : la primauté, dans l’analyse, doit toujours revenir à la « personne humaine », qu’il ne faut pas confondre avec l’individu. Il souhaiterait en savoir plus, de ce point de vue-là, sur la vie de Jenny, pour comprendre ce qui a pu, dans ses expériences de vie, la déterminer à devenir communiste. Le débat se poursuit, avec interventions du public également et enfin, Gino Zampieri, qui a aussi travaillé sur la pièce Jenny Tout Court, regrette l’absence de jeunes à ce débat (à l’exception de son assistant qui lui répondra) et met en avant l’importance (à la base de tout engagement) de faire des choix.
Ecrivain; poète, traductrice et romancière; Licence ès lettres; collaboratrice à « La Liberté"; enseignante; titulaire d’une virtuosité de piano de l’Académie de Vienne; native des Brenets. Prix Schiller de littérature en 1977, 1983, 2000.
Marc Perrenoud
Marc Perrenoud est historien, spécialiste de l’histoire suisse des XIXe et XXe siècles, en particulier de la communauté juive et de l’histoire des banques. Il a publié en 2023 avec la dessinatrice algérienne Bouchra Mokhtari une bande-dessinée sur le long chemin jusqu’aux Accords d’Evian.
Yvette Théraulaz
Avec «Ma Barbara», Yvette Théraulaz poursuit son parcours de chanteuse, après «Histoires d’elles», un spectacle musical sur sa mère, sur l’émancipation des femmes, puis «Comme un vertige», une exploration du temps et de ses ravages, et enfin Les Années qui retraçait, de ruptures amoureuses en engagements politiques, le chemin d’une vie. Au théâtre, ses rôles ont marqué les scènes francophones. En 2013, sa carrière a été récompensée par le prestigieux Anneau Hans Reinhart, qui lui a valu une publication de la Société Suisse du Théâtre (Peter Lang, 2013).
Bernhard Böschenstein (BB), professeur à la faculté de Lettre de l’Université de Genève, décrit l’influence de la poésie allemande sur trois auteurs et traducteurs suisses romands Albert Béguin (trad. de Jean Paul), Gustave Roud (trad. de Novalis, Trakl, Hölderlin) et Philippe Jaccottet (trad. de Rilke et Musil). BB raconte l’amitié littéraire qui unit les trois auteurs suisses romands qui s’entraident dans leurs traductions respectives de grands poètes allemands. Ils en sont les médiateurs en francophonie, note BB d’un subtil accent germanique mélangé au vaudois. BB commence par décrire la fascination qu’Albert Béguin avait pour l’Allemagne, en particulier pour le poète Jean Paul. Ce n’est qu’après la Deuxième guerre et à l’approche de sa mort (1957) qu’il se montrera plus critique et s’interrogera sur ce peuple à la fois créateur et destructeur. BB souligne ensuite les thématiques de la poésie de Novalis, et Trakl, qui se retrouvent dans l’oeuvre de Gustave Roud. L’étude approfondie de leurs textes est un lieu d’apprentissage pour le poète. De même, Philippe Jaccotet prend pour modèle style mûri et épuré de Musil et Rilke. Lors du débat, l’auditoire interroge BB sur la germanité des Suisses romands et la beauté de la syntaxe allemande. Monique Läderach intervient plusieurs fois. NB : en 1977, BB vient de publier « Leuchttürme. Von Hölderlin zu Celan ».
Professeur à la Faculté des Lettres de Genève (1977).
Monique Laederach
Ecrivain; poète, traductrice et romancière; Licence ès lettres; collaboratrice à « La Liberté"; enseignante; titulaire d’une virtuosité de piano de l’Académie de Vienne; native des Brenets. Prix Schiller de littérature en 1977, 1983, 2000.