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Secousse existentialiste dans la Suisse de l’après-guerre
Brenno Bernardi
Secousse existentialiste dans la Suisse de l’après-guerre
Brenno Bernardi
En collaboration avec la librairie La Méridienne, le club 44 a invité Brenno Bernardi (B.B) à parler de la tournée de conférence en Suisse de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir. L’orateur est professeur de philosophie au Lycée de Bellinzone et membre du Comité de la Società filosofica della Svizzera italiana, qu’il a contribué à fonder.
Le résumé du programme du club 44 résume bien le corps de la conférence : À partir de 1944, et dans les années qui suivent la fin de la guerre, l’existentialisme français, dont les représentants les plus connus sont Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus et Maurice Merleau-Ponty, est sur la bouche de tous en France et, hors de France, en Suisse romande notamment. Les récits, les romans, les pièces théâtrales de Jean-Paul Sartre, ainsi que son oeuvre monumentale L’être et le néant, donnent une expression saisissante à une philosophie qui essaie de répondre théoriquement aux problèmes de l’existence concrète et aux exigences de l’homme qui a vécu la catastrophe de la guerre. La conférence publique «L’existentialisme est un humanisme», que Sartre donne en octobre 1945, constitue un évènement culturel retentissant. Mais l’existentialisme suscite des jugements opposés, d’adhésion et d’enthousiasme d’une part, de blâme et de scandale de l’autre. La nouvelle revue Labyrinthe, fondée en 1944 par l’éditeur Albert Skira avec Alberto Giacometti et Balthus, publie des contributions sur la nouvelle philosophie et invite en mai-juin 1946, avec la Société de poésie, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir pour une tournée de conférences en Suisse. Les deux invités, Sartre principalement, parlent dans quatre villes, dont La Chaux-de-Fonds, chaque fois devant un public qui accourt par centaines. La tournée est, pour les deux intellectuels français, l’occasion de connaître de près la société suisse. C’est aussi l’occasion pour un large public suisse d’entrer en rapport direct avec une pensée philosophique nouvelle. Quelles furent les réactions? Brenno Bernardi y répond en explorant de nombreux articles de presse, une riche iconographie et une interview de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir réalisée en 1946 par la RSR» [01:13:06]-[01:20:28].
Dans sa conclusion B.B souligne que si Sartre ne faisait de loin pas l’unanimité sur sa personne et ses idées, il n’a pas laissé le public et la presse suisse indifférents. Le vrai visage de l’existentialisme a pu être dévoilé et expliqué au travers de la parole de Sartre et de Simone de Beauvoir.
Dans la partie consacrée au débat, des échanges nourris ont eu lieu sur la personnalité et les prises de position de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir [01:32:00]-[02:00:00].