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La civilisation promotionnelle
Arnold Kaufmann
La civilisation promotionnelle
Arnold Kaufmann
M. Arnold Kaufmann (AK), professeur à l’Institut polytechnique de Grenoble, ingénieur-mathématicien conseil, expert auprès de l’UNESCO, auteur d’une quarantaine d’ouvrages sur les mathématiques modernes, la recherche opérationnelle, la gestion scientifique, les ordinateurs et la sociologie. Les hommes vivant dans les sociétés fortement industrialisées du milieu du XXe siècle ont de plus en plus le sentiment d’être dépassés par les événements. Devant un monde en effervescence où le progrès technologique remet chaque jour en cause les connaissances professionnelles, un monde dont l’explosion démographique devient un problème si angoissant, un monde dont le mode de vie, la façon de penser et même de s’exprimer sont en perpétuel devenir, il semble que l’individu n’ait plus l’emprise sur les événements qui déterminent son existence. C’est pourquoi un groupe de savants, dont le Professeur AK fait partie, s’est attelé depuis 1966, à la recherche de solutions, dans l’hypothèse d’une "éducation permanente et généralisée". Ce groupe de chercheurs a fait des recherches sociologiques sur la définition d’un nouveau type de société qui serait acceptable pour le monde moderne dans son développement à la fois intellectuel, spirituel et matériel, en tenant compte de tous les progrès de la science, de l’évolution technologique et en tenant compte des exigences de la vie humaine de tous les pays, qu’ils soient développés ou sous-développés. Ce travail de recherche a duré deux ans et a abouti à l’ouvrage "La civilisation promotionnelle". Dans cette conférence, AK communique donc le résultat de ces travaux.
M. Arnold Kaufmann, professeur à l’Ecole Supérieur des mines de Paris, commence sa conférence par le problème de l’automation dans l’industrie et l’administration. Il montre qu’à son époque, il devient de plus en plus important de pouvoir changer de métier et s’orienter vers une formation plus intellectualisée du fait des changements provoqués par l’automation. Il poursuit par une critique du taylorisme en soulignant que la machine n’amène pas d’hommes mécanisés mais des hommes plus instruits capables de maîtriser la machine. De là, il introduit l’idée de promotion sociale. Il considère que le déterminisme social qui fixe l’individu dans une position sociale définitive tend à disparaître au profit d’un système de promotion sociale dans lequel l’individu a les moyens éducatifs et financiers de dépasser sa position sociale. Il montre également que les pays anglo-saxons acceptent plus facilement que les latins l’idée de promotion sociale. Il énumère ensuite quelques freins au système de promotion sociale. Le déterminisme intellectuel qui naît du complexe d’infériorité intellectuelle dans certains domaines ; la famille ou le milieu professionnel qui peut décourager à s’instruire en vue de promotion sociale; et l’âge dont il démontre qu’il n’est en réalité pas un frein à un nouvel apprentissage et que seules les méthodes d’enseignement doivent être adaptées à l’adulte. Derrière l’idée de promotion sociale, il y a aussi celle d’enseignement permanent que Kaufmann promeut. C’est par l’enseignement permanent que la promotion sociale est possible. Enfin, Kaufmann montre également l’implication éthique de ce système qui réintroduirait la charité au niveau de la connaissance, puisque nous aiderions quelqu’un non pas « en lui donnant cinq dollars », mais en lui faisant profiter de notre savoir et de cette façon, le promouvoir socialement.